Opérations et mise en marché

Service aux titulaires et collaboration

L’année 2021 a été tout aussi particulière que 2020. La pandémie, amenant dans son sillage de nombreuses modifications d’allocations, a forcé, cette année encore, l’émission de plus d’une version des guides de mise en marché, et ce, pour une même période de production. Parmi les différents défis vécus au sein de la filière avicole, citons notamment les malheureuses périodes d’euthanasies et les nombreux déplacements d’abattage qui ont compliqué et ralenti quelque peu l’émission des bilans de mise en marché périodiques.

Toutefois, bien que ces événements aient retardé les projets entamés l’an dernier, le service aux éleveurs est demeuré une priorité et nous avons continué de développer différents outils afin d’offrir un service toujours plus optimal pour les éleveurs. En effet, en collaboration avec l’équipe des Communications, de nouvelles fiches explicatives ont vu le jour. Nous avons également collaboré avec l’équipe des Technologies de l’information à l’analyse et au développement d’un portail Web pour les éleveurs.

Dans la foulée des modifications réglementaires affectant le nombre de poulets qu’un éleveur citoyen peut élever sans détenir de quota, nous avons contribué à la création d’un processus plus étoffé de suivi de ces éleveurs sans quota afin de recommander à l’équipe des Audits et programmes des inspections de non-conformité.

Nous avons également accueilli dans la famille des EVQ des titulaires de contingents spéciaux pour les marchés de proximité et avons développé différents procédés, en collaboration avec les Affaires réglementaires, afin de les encadrer et de faire le suivi de leur production. Parallèlement, nous avons collaboré avec l’équipe des Affaires économiques dans différents dossiers comme celui de la déclaration volontaire des coûts de dindonneaux et de moulées.

Finalement, le transfert des connaissances entamées l’an passé avec la réorganisation de la direction s’est poursuivi et nous travaillons à changer les façons de faire afin d’avoir la possibilité d’assigner à chacun des titulaires une ressource personnalisée au courant de l’année 2022.

Poulet

Affaires réglementaires

Titulaires, quotas détenus et transferts de quota – Poulet

*Suite à la répartition des quotas de production pour le poulet, des éleveurs demeurent en attente d’une confirmation de région de production.

Convention de mise en marché du poulet

L’année 2021 représentait la 3e et dernière année de la Convention de mise en marché du poulet décrétée par sentence arbitrale de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec en 2018.

Les EVQ et les acheteurs, représentés par le Conseil québécois de la transformation de la volaille (CQTV), ont tous deux dénoncé la convention en septembre, invité l’autre partie à en renégocier les termes et déposé un projet de convention. Deux rencontres de négociation ont eu lieu en 2021 et se poursuivent en 2022. Pendant ces négociations, les parties continuent d’être liées par la Convention de 2018.

Le principal sujet de négociation concerne la place qu’accorde la convention aux nouveaux acheteurs et le rythme de croissance auquel ils peuvent aspirer. Pour les EVQ, la concentration du secteur de l’abattage du poulet et l’impact de cette concentration sur la capacité de la filière à réagir avec agilité aux bouleversements du marché est un enjeu majeur. Les attentes des EVQ sont donc grandes pour rendre la convention plus ouverte à la croissance et à l’établissement de nouveaux joueurs tout en maintenant les fondements actuels. Le projet des EVQ élimine plusieurs embûches qui limitent la croissance et l’entrée de nouveaux joueurs dans le secteur de l’abattage du poulet.

Les EVQ ont soumis des amendements à la convention sur plusieurs autres aspects, comme le respect de l’entente d’approvisionnement, le chargement et la pesée. Aux EVQ, c’est le comité de la Convention de mise en marché du poulet qui a été chargé d’élaborer la position de négociation avant son dépôt au CQTV en octobre 2021, avec l’aval du conseil d’administration. Il a également la charge de conduire les négociations et il fait rapport au conseil d’administration. Pour la réalisation de ses travaux, le comité est appuyé par la direction générale et la direction des Affaires économiques.

Allocations de poulet

Au cours de l’année 2021, plusieurs facteurs ont affecté la demande pour le poulet comme l’arrivée des vaccins contre la COVID-19, le relâchement des mesures sanitaires et la hausse du prix des viandes concurrentes. L’offre a quant à elle été affectée par la grève chez Exceldor, la chaleur estivale intense et le prix élevé du poulet aux États-Unis qui a compliqué l’accès aux importations dans la 2e partie de l’année.

C’est donc dans ce contexte de 2e année pandémique que les allocations de production de poulet ont été établies en 2021. Globalement, l’allocation nationale domestique de poulet s’est accrue de 1,6 % par rapport à la base canadienne de A168 à A173, les 6 périodes associées à l’année 2021. C’est un résultat en dessous des attentes de la filière canadienne du poulet, laquelle s’attendait plutôt à une croissance de 2 % pour le bloc de 6 périodes qui s’étend du 14 février 2021 et au 15 janvier 2022.

Au total, les PPC ont tenu 9 rencontres en 2021 pour fixer l’allocation de 6 périodes. En temps normal, la détermination de l’allocation pour 6 périodes nécessite 3 rencontres. En préparation à ces rencontres d’établissement des allocations, les EVQ procèdent à une analyse approfondie des conditions du marché et apportent à la table des PPC des données fiables et rigoureuses. L’objectif est d’approvisionner suffisamment le marché pour appuyer une croissance de la consommation par personne tout en assurant des prix raisonnables et des niveaux d’inventaires stables. Signe de la rigueur de leur approche, les EVQ soumettent presqu’une fois sur deux une recommandation exactement au même niveau que ce qui est voté par la filière canadienne.

L’allocation de production des premières périodes de 2021 a été établie en pleine incertitude sur les marchés. La période A168 a même été établie dans un premier temps sous la base (-2,5 %), puis révisée à la baisse de 1 % (-3,5 %). Scénario semblable pour la période A169 débutant le 11 avril, fixée à 2,0 % sous la base. Ce fut la dernière période d’allocation sans croissance par rapport à la base. Rappelons-nous la fin du printemps 2021 : l’avancement de la vaccination et la diminution du nombre de cas ont amené les gouvernements des provinces à lever rapidement les restrictions sanitaires, générant une augmentation rapide de la demande.

Pour A170 à A171, les 2 périodes couvrant l’été, la filière canadienne a tout de même décidé d’approvisionner le marché avec prudence, décrétant des allocations de 1,75 % et de 3 % au-dessus de la base respectivement. Les signaux du marché ont cependant rapidement montré des signes de sous-approvisionnement : augmentation importante des prix de gros et de détail, entrée massive des importations et diminution des inventaires.

Sous la crainte d’un marché trop serré à la fin de l’été et pour éviter le possible recours à des importations supplémentaires pendant le 2e semestre de l’année, les surtransformateurs ont demandé aux Producteurs de poulet du Canada (PPC) de revoir à la hausse l’allocation de la période A171. La demande a été accueillie positivement et l’allocation est passée de 3 % à 4,5 % au-dessus de la base.

L’optimisme s’est poursuivi pour les allocations de A172 et A173, établies à 6,5 % et 5 % au-dessus de la base canadienne. Cependant, à la mi-août, juste une semaine après l’établissement de l’allocation A173, les transformateurs primaires ont présenté une demande pour la réduire. La révision des données des importations de poulet par Affaires mondiales Canada, la sous-production de A170 et l’état des inventaires au 1er août montraient, du point de vue des transformateurs primaires, que le marché n’était pas aussi robuste que prévu lors de l’établissement initial. Les PPC ont accepté une révision de l’allocation, la faisant passer de 5 % à 4 %. Finalement, l’allocation A174 a été établie à 4,5 % au-dessus de la base, démarrant ainsi 2022 avec optimisme.

Allocation domestique (Mkg)

Réglementation sur la production et la mise en marché du poulet

À la suite des travaux et consultations initiés en 2020, les EVQ ont déposé à la Régie, en février 2021, des modifications réglementaires visant à promouvoir la production du quota par les titulaires, encadrer la location de quota et l’utilisation de baux de locations long terme, ainsi que pour instaurer une réserve de quota. En 2022, un ajustement à la demande a d’ailleurs été faite pour reconnaitre les baux de location long terme de bâtiment réalisés entre les membres d’une même famille, conformément au règlement. La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a convenu d’entendre ces modifications réglementaires en même temps que l’audience d’une demande d’intervenants de la filière visant l’abolition seuil maximal de détention de quota de poulet. Des intervenants de l’industrie et 2 titulaires de quota ont déposé à la Régie, à l’automne 2019, une demande de modifications réglementaires visant l’abolition du maximum de détention de quota de poulet. 19 jours d’audience ont été réalisés à ce jour dans ce dossier. Les EVQ demeurent d’avis que le portrait de la détention de quota par les titulaires ne justifie pas l’abolition du plafond.

Après la séance de vente de quota de poulet au SCVQ de décembre 2021, le fort volume de quota mis en vente avec une priorité de vente a eu un impact dans la répartition des volumes vendus par les vendeurs puisque le règlement actuel ne prévoit pas que les volumes offerts en offre de vente irrévocable soient inclus dans le calcul de fixation du prix. Une proposition de modification réglementaire a été développée et déposée à la régie afin d’inclure les volumes des offres de vente irrévocables dans le calcul du prix de la séance et d’utiliser le prix moyen de vente des 3 dernières séances du SCVQ aux fins du calcul seulement. Cette correction permettra ainsi de transiger tout le quota ayant servi à la fixation du prix de la séance.

De même, en début d’année 2002, le conseil d’administration a convenu du dépôt de la proposition de modification réglementaire visant la stabilisation du prix du quota en incluant un mécanisme combiné d’encan tronqué et d’exclusion des acheteurs offrant des prix de vente plus élevés. Ce mécanisme vise à ce que le prix de vente tende vers celui des dernières séances en incluant des balises pour l’amener, autant que possible, à ne pas excéder de plus de 2 % le prix moyen des dernières séances.

Les EVQ ont participé aux audiences de la Régie dans le dossier d’une demande d’exclusion d’éleveurs au plan conjoint des Producteurs d’œufs d’incubation du Québec en début 2022 en venant témoigner de l’importance de la biosécurité et le suivi de la production en tenant compte des règlements en vigueur.

SCVQ Poulet

En 2021, 2 séances de vente de quota de poulet ont été tenues par le biais du système centralisé de vente de quota. La séance du 12 avril a permis à 64 titulaires d’acquérir 26 287 m2 de quota et la séance du 22 novembre a permis à 26 titulaires d’acquérir 11 612 m2 de quota. Ce sont, au total, 8 nouveaux titulaires qui ont été enregistrés aux EVQ.

Programmes relève et démarrage

Les EVQ ont attribué 5 prêts de 300 m2 de quota de poulet en avril 2021 pour une mise en production à la période A172. Ce sont au total 16 candidats provenant de 4 régions du Québec qui ont participé à cette édition du Programme d’aide à la relève.
 
Voici les 5 lauréats du Programme d’aide à la relève :

De même, les EVQ ont attribué leur 2e prêt de quota dans le cadre du Programme d’aide au démarrage. C’est en novembre 2021, lors d’un tirage virtuel, que Marc-Antoine Paquet s’est vu octroyer un prêt de 1 500 m2 pour une période de 20 ans. Ce quota est composé d’une tranche de 1 200 m2 remboursable à compter de la 11e année suivant l’attribution à raison de 120 m2 par année et d’une tranche de 300 m2 donnée au producteur qui l’exploite toujours 20 ans après son attribution.

Programme des marchés de proximité

Les EVQ lançaient en août 2021 la 2e édition du projet pilote Production de poulets pour les marchés de proximité. Ce projet consiste à permettre annuellement à 10 à 20 candidats non titulaires de quota de production de poulets de produire et de mettre en marché jusqu’à concurrence de 2 000 poulets par année ou 6 000 kg de poulet en poids vif. Ce sont 13 entreprises qui ont déposé leur candidature pour la cette édition du programme alors que 10 contingents annuels ont été attribués. Les candidats seront accompagnés par l’équipe des EVQ dans l’opérationnalisation du programme et lors de la formation sur les programmes de production. Le début de la production est prévu pour le printemps 2022.

« Nous sommes fiers d’avoir lancé ce projet pilote l’an dernier et de pouvoir, encore une fois cette année, répondre à la demande des consommateurs pour des poulets de qualité élevés localement et dans le respect de stricts standards de salubrité, de bien-être animal et de biosécurité. La production de poulets de proximité est ancrée dans les valeurs des EVQ depuis des décennies et nous sommes heureux de contribuer davantage à son développement aux quatre coins du territoire québécois avec ce programme », a déclaré le président des EVQ, M. Pierre-Luc Leblanc.

Voici les 10 lauréats du projet pilote Production de poulets pour les marchés de proximité :

Dindon

Affaires réglementaires

Titulaires, quotas détenus et transferts de quota – Dindon

Convention de mise en marché du dindon

Au cours de l’année 2021, les EVQ ont été impliqués dans un litige lié à la Convention de mise en marché du dindon pour lequel la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a tenu des audiences publiques en janvier 2022. La cause a été entendue en arbitrage accéléré sur le prix et s’est conclue par une décision favorable aux EVQ.

La demande des EVQ visait à suspendre temporairement la mise à jour du prix du dindonneau femelle investiguée par les Éleveurs de dindon du Canada (EDC) le 1er juillet 2021 et appliquée dans la formule de prix de l’Ontario à partir de la fin de septembre.

Les EVQ soumettaient que la baisse de prix du dindonneau femelle en Ontario résulte d’une guerre de prix pour l’approvisionnement aux États-Unis à moindre coût, ce qui n’a pas été observé au Québec. Ce décrochage du prix constaté en Ontario ne devait donc pas être transposé sur le prix du dindon vendu à l’abattoir au Québec.

Dans sa décision, la Régie a ordonné aux acheteurs du Québec de payer un ajustement de prix rétroactif pour les dindons femelles depuis la semaine débutant le 22 novembre 2021. L’effet dindonneau sur le prix à l’abattoir s’est fait sentir graduellement au fil des semaines pour atteindre 5,5 ¢/kg.

La suspension temporaire prendra fin à la prochaine mise à jour des prix des dindonneaux prévue à la mi-mars 2022. D’ici là, le Comité des éleveurs de dindon doit poursuivre les échanges avec les couvoiriers du Québec et les acheteurs pour trouver une solution à la dynamique du marché actuel des dindonneaux permettant ainsi à la filière québécoise de demeurer concurrentielle et durable.

Règlement sur la production et la mise en marché du dindon

Au cours de l’année 2021, le Comité des éleveurs de dindon a transmis à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec 3 projets de modifications réglementaires.

D’abord, en début d’année, des ajustements ont été apportés à l’article 17.17 du règlement qui vise à favoriser le démarrage de nouveaux titulaires de quota au système centralisé de vente de quota (SCVQ). Les corrections permettent au nouvel acheteur d’obtenir un volume équivalent aux autres acheteurs, lorsque désiré, lorsque des quantités importantes de volumes sont offertes en vente. L’ancienne version du règlement limitait à 50 m2 la quantité attribuée.

Ensuite, la Régie a étudié la demande des EVQ d’ajuster équitablement les ratios de référence pour les quotas légers et lourds par rapport au total de la production. Une décision favorable a été rendue à cet égard en janvier 2022.

Finalement, l’important projet de fiches de production a été transmis à la Régie au milieu de l’été. S’il est adopté, les éleveurs disposeront d’un outil de planification et de gestion de la production plus performant que le règlement actuel. Les EVQ comptent sur le portail intranet, qui sera mis à la disposition des éleveurs en 2022, pour les aider dans cette nouvelle façon de faire.

Finalement, le Comité des éleveurs de dindon doit poursuivre son travail sur le Programme de démarrage dindon avant que ce dernier soit soumis à l’étude par la Régie.

SVE Dindon

Une séance de vente de quota de dindon tenue le 8 octobre 2021, par le biais du système de vente aux enchères (SVE), a permis à 2 titulaires d’acquérir 1 061 m2 de quota de dindon léger et à 1 titulaire d’acquérir 146 m2 de quota de dindon lourd. Il n’y a eu aucun nouveau titulaire enregistré aux EVQ.

Allocations de dindon

Comme en 2020, la pandémie a influencé les décisions de l’allocation canadienne de dindon en 2021. Tout au long de l’année, les Éleveurs de dindon du Canada (EDC) et les provinces ont suivi de près l’écoulement de la viande. L’approche prudente des EDC aura mené à 3 décisions d’augmentation de l’allocation; en janvier et en juillet pour fixer l’allocation de la période réglementaire 2021/2022 à 139 Mkg, et une en novembre pour fixer l’allocation de la période 2022/2023 à 143 Mkg.

Tout comme pour le poulet, les EVQ procèdent à une analyse des besoins du marché avant chaque réunion nationale. Les analyses du Québec allaient dans le même sens que celles du Comité consultatif sur le marché du dindon des EDC et démontraient la nécessité de contrer rapidement la baisse COVID de 10 Mkg. Plusieurs signaux des marchés appuyaient l’idée qu’une production canadienne de 126 Mkg pour la période 2020/2021 était insuffisante pour approvisionner adéquatement le marché. En effet, les inventaires de dindons ont été au plus bas toute l’année 2021, tandis que les prix de gros et de détail ont été en très forte hausse. Ce n’est qu’en juillet 2021 que la décision a été prise de remédier totalement à la baisse COVID. Compte tenu du signal tardif envoyé au secteur et du délai de mise en production, la viande résultant de cette augmentation de l’allocation n’arrivera sur le marché que pendant les premiers mois de 2022.